Chaque peuple danse et ce mode d’expression est très révélateur de leur mode de vie. Que ce soit à l’occasion d’un rituel initiatique, de la célébration d’un culte ou d’un mariage, sa fonction diffère totalement des autres danses pratiquées dans le cadre d’une activité sportive ou professionnelle.
Les danses rituelles structurent la vie d’une communauté. On danse pour honorer les dieux ou les divinités et pour célébrer les événements importants de la vie. Danser provoque un état de transe, qui permet d’accéder au monde spirituel et sacré, des rites religieux ou profanes comme pour les chamans de Sibérie ou les Haoussas du Soudan.
Les danses profanes n’ont aucun caractère sacré ou religieux. Dès le 15ᵉ siècle en Europe, elles se développent et évoluent avec leur temps, selon la mode, les usages et le milieu social. Ce sont les danses folkloriques ou les danses de société, qui rassemblent toutes les générations comme la gigue, la polka, la mazurka ou le quadrille.
Les danses sacrées sont codifiées et réservées aux initiés. Très répandues dans le monde antique, elles célébraient les rites de passage de l’adolescence à la vie d’adulte, les cérémonies religieuses et les rites funéraires, comme les danses sacrées du Tibet, exécutées par des moines danseurs, qui transmettent ainsi les valeurs du bouddhisme.
LES DANSES RITUELLES
Les danses dévotionnelles
Elles célèbrent la nature ou les divinités liées à la Terre. Dans de nombreuses cultures, “Dame Nature” est représentée comme une femme féconde, c’est la mère nourricière, celle qui représente la vie. On trouve de nombreuses déesses associées à la fécondité dans la plupart des anciennes croyances.
Inde
Le Theyyam – la danse des dieux
En Inde, au nord du Kerala, le Theyyam (la danse des dieux), est un rite sacré dont les origines remontent à plus de 1500 ans, lorsque le feu, les animaux, les plantes et les arbres étaient vénérés par les hommes. Aujourd’hui, les divinités hindoues locales font partie du rituel chamanique et ce sont les prêtres qui désignent le danseur qui incarnera Theyyam (le dieu).
Les danses extatiques
Né il y a 40 000 ans, le chamanisme est une voie ancestrale, sans doctrine ni concept philosophique, qui unit l’homme au Vivant. Il est à l’origine de l’hindouisme, du bouddhisme, du taoïsme et du christianisme. Il est prouvé que les tambours chamaniques ouvrent l’esprit (le troisième œil) et conduisent à l’état de transe.
Indonésie
Le Kecak Fire
Cette danse traditionnelle balinaise raconte l’histoire du héros hindou Râmâyana qui va sauver sa femme enlevée par un démon. Cette danse du feu était à l’origine une danse rituelle de transe, accompagnée d’un chœur d’hommes.
Les danses magiques
La danse n’a cessé de jouer un rôle important dans les rites religieux ou profanes de l’humanité. La danse revêt alors un aspect spirituel et magique. On danse pour jeter un sort ou pour guérir l’âme.
Afrique du Sud
La danse de guérison du peuple San
Dans les traditions tribales d’Afrique du Sud, de Namibie, du Botswana et d’Angola, la danse de guérison du peuple San est la seule à posséder des pouvoirs magiques. En présence des guérisseurs et des sages réunis autour d’un feu, les chamans en état de transe, marchent sur des braises incandescentes et accèdent ainsi au monde des esprits.
Les danses pédagogiques
C’est un enseignement spirituel et religieux comme en Inde, ou les fakirs (des ascètes soufis) pratiquent la marche sur le feu. En Turquie, les derviches tourneurs (des soufis Mevlevi), tournent sur eux-mêmes pour atteindre un état de transe. Les initiés transmettront, à leur tour, les rituels et les danses qui se perpétuent encore de nos jours.
Royaume du Bhoutan
Les danses masquées du festival de Buli
Dans les montagnes de l’Himalaya, les danses masquées du festival de Buli, sont précédées d’un grand feu purificateur (le Mewang) ou l’on brûle l’effigie des démons et des mauvais esprits. Chaque danse a une histoire ou une signification particulière à travers laquelle les bouddhistes transmettent leurs valeurs et leurs croyances spirituelles.
LES DANSES TRADITIONNELLES
Les danses traditionnelles font référence au monde rural, à l’opposé des danses de société du monde citadin. Elles diffèrent d’une région à l’autre, au sein d’un même pays. Les groupes folkloriques ont probablement évité qu’elles tombent dans l’oubli. En supprimant les bals dans les campagnes, la transmission s’est interrompue. La conservation et les travaux de recherche ont permis de préserver une mémoire historique de ce patrimoine culturel.
Les danses nationales
Au 19ᵉ siècle, la musique et les danses, liées au folklore, représentent l’identité culturelle d’une nation. En Russie, Le Ballet Moïsseïev a largement contribué au succès des danses traditionnelles avec un répertoire chorégraphique basé sur la comédie. Ainsi nait la danse de caractère qui fût reconnue, au 20ᵉ siècle, comme une discipline à part entière.
Irlande
La danse traditionnelle
Les spectacles de danses traditionnelles comme « Lord of the Dance » et « Riverdance », mettent à l’honneur les claquettes irlandaises, les chants et la musique celtique. Cette danse se caractérise par de rapides mouvements de jambes tandis que le buste et les bras restent immobiles. La parfaite synchronisation des vingt-huit danseurs est juste, époustouflante.
Les danses folkloriques
Les danses folkloriques témoignent des anciennes traditions populaires d’une région. Les danseurs en costumes traditionnels symbolisent l’identité culturelle d’un peuple. En France, elles font partie intégrante de la culture française : la Farandole (Provence), La Gavotte (Bretagne) et la Bourrée (Auvergne), font partie intégrante de la culture française.
Inde
La danse Chari
Originaire du Rajasthan en Inde, la danse Chari est une danse folklorique interprétée pour un mariage ou la naissance d’un garçon. Les danseuses portent, en équilibre sur leur tête, des pots en terre cuite ou en cuivre, qu’on enflamme avec des graines de coton immergées dans l’huile de paraffine. Cette danse symbolise le quotidien harassant, des porteuses d’eau.
Les danses ethniques
L’appartenance à une ethnie est définie par les traditions culturelles qu’elle partage avec d’autres communautés au sein d’un même pays. La danse ethnique est l’expression d’un mode de vie ancestral, encore présent de nos jours.
Chine
La danse ethnique et folklorique
La Chine rassemble un grand nombre de danses traditionnelles, transmises par les minorités ethniques comme la danse Salang du peuple Qiang ou les danses du peuple Miao et Hmong. La danse folklorique se réfère plutôt aux danses du peuple Han, l’ethnie majoritaire avec la danse du ruban ou la danse du mouchoir.
Les danses populaires
Les danses populaires font partie des coutumes et de l’identité culturelle d’un pays. À la ville comme à la campagne, le peuple se rassemblait pour danser à l’occasion d’un événement. La Mazurka en Pologne ou le Gotak en Ukraine, sont des danses inter-générationnelles dont la renommée a largement dépassé, les frontières de leur pays d’origine.
Trinitad-et-Tobago
Le Limbo
C’est à la fois une danse et un jeu. Chaque danseur doit passer sous un bâton enflammé sans toucher le sol ni le bâton. À chaque passage, le bâton descend vers le sol. Cet exercice d’adresse se pratique essentiellement en Afrique et dans les Caraïbes.
(Photo de couverture : cérémonie de la danse du feu du peuple Pa Then au Vietnam)