Mouvement artistique autonome

Mai 18, 2022 | Arts de la rue, Histoire


« Félicitez-vous d’avoir fait quelque chose d’étrange et d’extravagant, qui a brisé la monotonie de votre époque. » (Ralph Waldo Emerson)


Voici ce qui, à mon avis, définit le mieux un artiste de rue : la pluridisciplinarité et un esprit libre ! Près de la moitié d’entre eux pratiquent deux voire trois disciplines avec une grande liberté de création. Un mélange des genres et des cultures, ni théâtre, ni danse, ni musique, ni cirque, mais un peu tout cela à la fois.



Un peu d’histoire…

Dès l’Antiquité, les spectacles de rue apparaissent en Occident. Au Moyen Âge, les spectacles religieux et profanes, se déroulent en plein air sur la place publique, aux quatre coins du globe. Mais c’est dans les années 70, que les arts de la rue émergent avec la création de compagnies, de festivals, d’organismes de création et de diffusion dans une société en pleine révolution culturelle. En cinquante ans, le secteur des arts de la rue en France, s’est structuré comme nulle part ailleurs.

1959 – La démocratisation culturelle se met en place. Après mai 68, il s’agit de légitimer la diversité de la culture urbaine. Les arts de la rue deviennent un enjeu d’ordre social et politique.

1970 – Les artistes investissent la rue. La gratuité des spectacles et la proximité du public, créent un mouvement artistique autonome.

1980 – Les compagnies affirment leur identité artistique : Compagnie Off, Ilotopie, Générik Vapeur, Transe Express, Oposito, Délices Dada, Kumulus, KomplexKapharnaüm, Deuxième Groupe d’Intervention, Ex Nihilo, Artonik, Opéra Pagaï…


1983 – Lieux publics, premier lieu de création labellisé, sous la houlette de Michel Crespin. C’est ainsi que commence le soutien du ministère de la Culture à un secteur professionnel en pleine structuration.


1986 – Michel Crespin fonde le festival de théâtre de rue d’Aurillac et l’année suivante, Pierre Layac et Jacques Quentin créent Chalon dans la rue à Chalon-sur-Saône. 


1997 – Création de la Fédération nationale des arts de la rue, qui rassemble des professionnels ayant pour vocation de défendre une éthique liée à sa spécificité, à savoir, utiliser l’espace public en générant des formes artistiques nouvelles.


2000 – Création du label « Centre national des arts de la rue » et de la FAI-AR (Formation Avancée Itinérante aux Arts de la Rue), premier dispositif de formation professionnelle, consacré aux arts de la rue.

La plupart des compagnies s’autofinancent à 80 %. Seule exception, la compagnie Royal de Luxe qui bénéficie de subventions du ministère de la Culture. La création d’un spectacle coûte entre 650.000 et 1,5 million d’euros et nécessite environ deux ans de travail.



Lieux d’intervention inédits


L’art de rue, c’est s’adapter à l’environnement urbain et se l’approprier de façon temporaire. Une gare, une friche industrielle, un pont, un château ou une place publique, deviennent le décor d’une représentation unique. La rue devient le décor d’une représentation unique. Déambulations, parades de rue, engins motorisés, structures mécaniques, machines extraordinaires, installations temporaires, scénographie monumentale, créations pyrotechniques, les arts de la rue offrent une remarquable diversité artistique. Les spectacles font preuve d’une grande créativité et le public est en interaction directe avec les artistes.

Le spectacle vivant regroupe le théâtre, l’opéra, la comédie musicale, l’opérette, le théâtre, le café-théâtre, la danse, le music-hall, le cabaret, la prestidigitation, le cirque, les arts de la rue, les marionnettes et le mime. La rue est un terrain d’expérimentation artistique à ciel ouvert ou l’innovation et l’ingéniosité ne cessent de nous émerveiller. 
C’est ça, le spectacle vivant !